Présentation : L'impératrice des chimères

 Illustration : Tiphs art

Cher peuple du Nid !

Une nouvelle présentation, d'un livre, mais aussi d'une édition que je découvre à la même occasion : Les éditions Crin de chimère, spécialisée sur les couleurs les plus sombres de la fantasy et de la science-fiction. Pour entamer l'aventure en ces contrées de la dark fantasy je vais parler de l'Impératrice des Chimères (ça fait ton sur ton), un ouvrage écrit par Jérôme Camedescasse. Comme à l'habitude, avant de parler du livre, une lumière sur l'auteur :

Passionné de fantasy depuis l’enfance, il a trouvé très tôt dans l’écriture un écho et un réceptacle à son imagination contemplative avivée par la littérature, le cinéma et les voyages.

La richesse des mythologies scandinave et celte lui offre le cadre et la toile de fond pour rédiger ses histoires aux protagonistes tourmentés, aux ténèbres omniprésentes et au sinistre bestiaire.

 Je pense que les mots-clés à retenir ici sont "imagination contemplative" et "ténèbres omniprésentes". Il ne faut pas se plonger longtemps dans l'Impératrice des chimères (résumé Babelio) pour en subir la noirceur de ses mots, des idées. Il fait froid, il fait nuit (littéralement, vous verrez) et il y a de la boue, dedans, dehors. Le style ne laisse pas indifférent. J'ai lu beaucoup d'auteurs à l'écriture très claire, directe, efficace, solide, mais ici l'auteur ne prend pas de raccourcis, préférant les détours, l'embrouille et la complexité des tableaux. Je mentirais si je disais que certaines parties ne m'ont pas coûté un peu de santé mentale pour les comprendre - mon écriture étant aussi aux antipodes du genre, cela n'aide pas - mais lorsque le rythme est prit... j'ai commencé à apprécier ces "cases" de dessin ou l'on ne fait que fouiller les nombreux détails. C'est riche, on sent jusqu'à la crasse coincée sous les ongles. En fond, la mythologie nordique très présente, dans ses teintes les plus sinistres.

Les personnages sont noirs ou gris, on évite le blanc, mais il y a des progression intéressantes, des caractères détestables, de quoi créer de nombreuses situations explosives. Plus que la quête de fond, ce sont les scènes de discorde et leur résolution qui sont au cœur du récit. D'une manière ou d'une autre, tout devient extrêmement personnel pour la coterie hétéroclite de héros engagés sur cette terre maudite, ancienne et vicieuse. Au final, l'histoire peut-être considérée comme un huis-clôt, le grand air n'empêchant sûrement pas d'installer un sentiment lancinant de claustrophobie. 

Mieux encore, il y a une fin. Le risque avec ce type d'histoire quasi onirique est que la folie des personnages ne finisse par l'emporter, engloutissant la réalité sous un amalgame opaque où l'intrigue devient rapidement caduque. L'auteur nous fait grâce de cet écueil. Un one shot axé sur les personnages, à l'ambiance dense, lourde, et brumeuse. Long ? Peut-être, mais l'auteur se passe d'exposition sur le fond de son univers, l'action commence vite, alors cela ne m'a pas dérangé. Oui, j'apprécie les puzzles, autant sur le fond que sur la forme, alors je recommande le livre aux lecteur qui aiment progresser dans le brouillard le plus épais. Définitivement un ouvrage à placer dans la catégorie des "j'aime ou je hais", ce qui pour moi est un signe de qualité. 

Pour finir, Jérôme viens de sortir un nouvel ouvrage dark fantasy : D'ombres et de cendres, que je mets déjà sur ma liste. Vous pouvez le suivre ici.

Disponible sur : Babelio, le site Crin de chimère, la Fnac, Livraddict


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